Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
OtfriedZic
12 décembre 2012

La musique de marche

Quand on parle de marche en musique, on pense principalement à la marche militaire. C'est un genre musical au rythme régulièrement cadencé dans une mesure binaire (à 2 ou à 4 temps). On peut aisément le repérer, le frapper et on est vite entraîné à poser ses pieds en alternance avec brutalité sur le sol. Pensez aux adjudants de toutes les armées du monde qui gueulent chacun dans leur langue : "Une, deux, trois, quatre, Une deux, trois, quatre" pour faire avancer leurs troupes et qui ainsi reproduisent, sans le savoir, les 4 temps de la mesure.

Voici une marche extraite de l'opéra "l'Amour des Trois Oranges" du compositeur russe Sergeï Prokofiev (1891-1953). C'est une musique de l'époque moderne (1900-1950). C'est écrit pour grand orchestre symphonique dans lequel les cuivres (notamment les trompettes) auront un rôle essentiel. A commencer par la sonnerie d'ouverture "taratata" qui annonce toujours quelque chose d'important : l'arrivée d'un roi ou le carnage d'une armée ennemie...

On constate ensuite un rythme marqué par les cordes graves en pizzicato (en pinçant les cordes), relayé par les percussions (Tsim Boum) notamment les cymbales, la grosse caisse (qui n'est pas une voiture allemande) et la caisse-claire (véritable tambour militaire). Les mélodies semblent un peu "grinçantes" ; elles ne sonnent pas toutes très "justes" : c'est cette "dissonance" qui est caractéristique de la musique moderne du début du XXième siècle.

 

Heureusement qu'il existe d'autres occasions pour défiler en musique. Ici la Marche Nuptiale du compositeur allemand Félix Mendelssohn (1809-1847.) C'est une musique de l'époque romantique (tout le XIXième siècle). Elle a un caractère plus joyeux que la précédente mais on y trouve un peu les mêmes caractéristiques : une sonnerie de trompettes en ouverture (taratata), une rythmique très marquée, la présence des percussions... Ca sonne un peu pompeux, mais un jour comme un mariage, quand on met ses plus beaux habits, on a le droit d'être accompagné à la mairie, ou à l'église, par cette musique puissance, triomphale, lente et solennelle.

Ré-écoutez les 1'30 mn depuis le début :

 

 

Après le mariage il y a également des occasions plus tragiques pour former des cortèges. Notamment pour accompagner un être cher vers sa dernière demeure. Ainsi aux Etats-Unis, dans la communauté noire, un orchestre qui s'appelle une Fanfare de rue (bon d'accord je vous ai expliqué que dans une fanfare on ne trouvait que des cuivres et des percussions et là il s'y trouve également des clarinettes et saxophones !) accompagne le cortège de la famille en deuil.

Voici un lien vers une marche funèbre dans le style "jazz" : Frappez la pulsation à 4 temps. Suivez les coups sur la grosse-caisse qui ne marque que tous les deux temps, et regardez à quelle vitesse, et de quelle manière dansante, se déplacent les gens de couleur.

Une autre marche funèbre hyper-connue est elle du pianiste-compositeur polonais Frédéric Chopin (1810-1849). Lui également a vécu à l'époque romantique. Au XIXième siècle c'est le piano qui est l'instrument-roi. Ecoutez le rythme lent et tragique joué dans le grave, à la main gauche du piano, qui peut faire penser aux roues lourdes du corbillard. Concentrez ensuite votre attention sur les premières mélodies (toutes descendantes de l'aigu vers le grave, comme pour illustrer la descente dans la tombe ou pour reproduire les lamentations et pleurs d'une personne endeuillée). Notez néanmoins, si vous osez écoutez un peu plus loin cette pièce, une musique lumineuse, douce, aiguë et pleine d'espoir qui suit ce début tragique...

 

Et enfin une musique de marche encore plus joyeuse, aujourd'hui utilisée pour l'entrée des artistes sur une piste de cirque. Sachez cependant que le compositeur tchèque Julius Fucik (1872-1916) a intitulé sa pièce "Entrée des gladiateurs". C'est donc d'un autre cirque qu'il s'agit ! Même si le début en fanfare paraît très joyeux, éclatant, triomphant et plein de couleur, c'est la puissance, la force et la virilité qui sont ici décrites toujours à grand renfort de cuivres et de percussions...

Publicité
Commentaires
OtfriedZic
Publicité
Archives
Publicité