Kurt Weill, L'opéra de quat' sous

Nous écoutons la complainte de Mackie Messer extrait de l'Opéra de Quat' Sous composé en 1928 par Kurt Weill (photo ci-contre) sur un livret de Bertold Brecht. C'est Brecht lui-même dans un enregistrement ancien (qui gratte délicieusement) qui chante ici, en roulant les "r", accompagné par un orchestre insolite composé de toute une ribambelle d'instruments plus populaires les uns que les autres. A commencer par l'orgue de barbarie qui situe d'emblée l'auditeur dans une foire, dans la rue... puis trompette, banjo et guitare...

A écouter ici : Mackie Messer

Les élèves remarquent très vite que la mélodie est d'une simplicité désarmante : une formule rythmique de 4 notes est répétée huit fois dans chaque strophe. Ce qui fait qu'on l'a immédiatement en mémoire.

Nous avons ensuite écouté une version jazz de cette chanson. C'est Ella Fitzgerald, accompagnée d'une section rythmique (contrebasse, batterie, piano), qui en donne une version très swing et entraînante. Elle prend énormément de liberté avec la mélodie de Weill et se laisse aller à de multiples improvisations. L'étendue de sa voix (sa tessiture) lui permet de faire par ailleurs des changements d'intonation, de timbres et autres prouesses vocales (quelquefois avec une voix éraillée à la manière d'Armstrong) caractéristiques du jazz.

Ella Fitzgeral, Mack The Knife